Joël W. a passé 18 jours en appui du personnel de l’établissement médico-social Maurice Bugnon, à Yvonand. Il a terminé l’expérience avec le sentiment d’avoir été utile aux autres, et d’avoir lui-même appris des choses.

Le lundi 9 novembre dernier était une journée particulière pour les résidents de l’établissement médico-social Maurice Bugnon, à Yvonand. Leur confinement prenait fin: pour la première fois depuis des semaines, ils étaient autorisés à sortir, à s’aérer, à s’évader. C’est aussi ce jour-là que sont arrivés, dans le cadre de l’opération Covid-19 de la Protection civile vaudoise, plusieurs hommes du Bataillon nord. Joël W. était l’un d’entre eux. «Les résidents sortaient d’une période compliquée sur le plan moral, se souvient-il. Ils s’ennuyaient pas mal.» Pendant 18 jours, son engagement a contribué à leur redonner le sourire.

Chaque semaine, ce sont une cinquantaine d’astreints des ORPC Jura-Nord vaudois, Gros-de-Vaud et Broye-Vully qui sont placés en appui du personnel des EMS de ces mêmes régions. Leurs tâches sont très variées, témoigne Joël W.. «De manière générale, nous sommes là pour soulager les employés qualifiés. Nous faisons donc de l’animation, nous servons les repas midi et soir, nous gérons les visites de proches dans le respect des consignes sanitaires.» Surtout, ils permettent aux résidents de s’évader des murs de leur chambre. «Les sorties se font bien entendu individuellement, compte tenu de la situation», précise celui qui a fêté son 34e anniversaire pendant son engagement.

Au civil, il travaille à la réception des marchandises d’une marque horlogère. Autant dire que le temps passé à Yvonand l’a éloigné de sa zone de confort… Et il assure avoir beaucoup apprécié le faire. «J’adore découvrir de nouvelles choses et avoir des contacts avec de nouvelles personnes donc là, c’était super. J’ai beaucoup appris, dans un environnement où tant le personnel que les résidents étaient très sympathiques. Bien sûr, il y a des moments plus difficiles, quand on apprend le décès d’une personne que l’on a côtoyée…  Mais je garde de tout ça de bons souvenirs, partagés avec une belle équipe de la Protection civile», précise-t-il. Sa conclusion: s’engager au service d’un établissement médico-social, en pleine deuxième vague de la pandémie, aura été une expérience enrichissante. «Aucun de nous n’a vécu cela comme une corvée.»