La réorganisation de la mission due à la deuxième vague modifie en profondeur certaines fonctions. D’autres, en revanche, ne sont pas près de perdre leur importance stratégique, comme le rôle d’Officier de liaison, situé quelque part entre job de RH et d’ambassadeur auprès des institutions partenaires.
C’est le grand changement de cette deuxième vague. Désormais, ce sont nos partenaires, EMS et hôpitaux, qui ont la responsabilité des jours d’engagement de nos astreints. Si cette nouvelle organisation a été largement saluée à l’interne, elle modifie profondément les contours de la fonction d’officier de liaison.
A Orbe, c’est Jean-Denis Rossel et Hervé Maillard qui sont aux manettes de cette mission ô combien importante. Détaché dans le secteur Broye-Vully, le capitaine Laurent Mauroux complète le trio en place dans la région Nord. Dans les faits, il s’agit pour eux de se coordonner avec les acteurs de la santé impactés par le virus afin de vérifier si la collaboration avec nos services se déroule au mieux. Signature de convention, rapport de coordination, visites régulières dans les institutions, le programme n’est déjà pas mince. Mais comme toujours dans la vie, c’est l’humain qui fait le sel de toute cette affaire. Pas simple, en effet, pour nos astreints de se retrouver parfois parachutés dans une maison de psychogériatrie quand, situation exceptionnelle oblige, on n’a pas été formé pour cela. Certaines personnes qui ont d’importantes responsabilités dans le civil nous disent : « C’est bon je gère. » « Dans les faits, elles ne gèrent pas toujours très facilement la réalité de la situation actuelle », raconte le lieutenant Rossel.
Mécano auto de formation, il ne le cache d’ailleurs pas : lui-même ne sait pas comment il réagirait face aux différentes missions qui incombent aux personnes qu’il suit sur le terrain.
« C’est parfois un retour au réel. Certaines personnes peuvent se retrouver confrontées à des réalités, des décès en EMS par exemple, qu’ils ne pensaient pas vivre à la PCi ». Pour garantir que ces missions se déroulent du mieux possible, il multiplie les visites afin – tout comme son compère Hervé Maillard – d’écouter les ressentis et les questions des astreints PCi engagés dans les institutions.
Occupe-t-il un poste clé ? Le lieutenant Rossel est trop prudent pour le formuler ainsi. Alors il nous glisse, avant d’aller visiter une nouvelle série d’EMS durant l’après-midi, que la création de son poste lui semble avoir constitué une excellente initiative, avec un petit sourire.