Session de mise en pratique lors d'une formation à Pomy
Session de mise en pratique lors d’une formation à Pomy

Pendant 10 jours, toutes les municipalités du district ont pu s’initier aux moyens de communication en situation d’urgence.

A 24 ans, on a souvent plus l’habitude d’user ses jeans sur les bancs d’une école que de jouer à l’expert en sécurité devant un aréopage d’élus municipaux. Pourtant, en janvier 2023, c’est dans ce rôle inhabituel que s’est retrouvé Sébastien Deriaz, 24 ans, étudiant en ingénierie électronique dans le privé. Le but ? Expliquer aux représentants des autorités locales comment faire circuler les informations importantes auprès des services d’urgence, notamment lors d’un épisode de blackout.

Job écrasant ? Visiblement pas, à en juger par l’autorité naturelle dégagée par ce simple soldat à l’occasion de cette neuvième formation de la semaine, ce vendredi pluvieux à Pomy. Un climat pas franchement agréable qui cadre admirablement avec le tableau dressé en début de séance. Car si la formation a été mise en place, c’est pour faire face aux perspectives inquiétantes sur les plans énergétique et géopolitique. « La Suisse occupe une place centrale en Europe, non seulement du point de vue géographique, mais également au niveau électrique, explique l’étudiant, sûr de son fait. Cette situation nous rend tributaires du fonctionnement de nos voisins. Or comme chacun le sait, la guerre en Ukraine perturbe l’approvisionnement de nos voisins, et donc complique notre propre apport. »

Un appel au bon sens

L’assemblée est dans la poche et les rares qui auraient été tentés d’ironiser sur la nécessité d’une telle séance restent cois. « En fait, dès que l’on fait appel à leur bon sens pour préparer une situation de crise, les gens comprennent qu’on n’est pas là pour faire de la figuration », souffle un astreint, qui s’occupera peu après d’un groupe de trois édiles. Comment allumer sa radio, où la trouver, quelles règles appliquer durant la communication, tout est passé en revue.

Les bonnes pratiques en matière de radios VHF et Polycom resteront-elles pour toujours dans les têtes des élus locaux ? Peut-être pas, mais pour un tour, c’est un pan précieux de la sécurité de notre région que le personnel de la Protection civile aura couvert. Et rien que pour ce petit miracle, qui conduit des jeunes gens à expliquer des enjeux vitaux à leurs autorités, le modèle suisse mérite d’être loué.

Mais voilà que, peu avant la fin de la séance, notre jeune animateur principal nous fait l’apologie des cartes imprimées pour retrouver les lieux importants en cas de crise. Le monde à l’envers, on vous dit !